Deux ans après l’interdiction progressive des sacs plastiques à usage unique dans les commerces et à l’occasion de la Journée mondiale sans sac plastique le mardi 3 juillet, Surfrider Paris dresse le bilan et constate que de nombreux points de vente en délivre toujours… beaucoup trop.

La loi interdit les sacs en plastique à usage unique mais n’interdit pas les sacs épais réutilisables, pas plus que ceux dits “biosourcés” ou “recyclables”. Or, force est de constater que ces sacs ne sont pas recyclés par les consommateurs. Et ceux qui seraient “biosourcés” (avec une part végétale) ou “biodégradables” ne le sont pas totalement.

Alors que veulent dire exactement ces termes ?

Les sacs “biosourcés”

Ils sont fabriqués à partir de matières végétales. Ils ont alors une empreinte carbone plus réduite que celle des sacs plastiques conventionnels. Attention néanmoins : ils ne sont biosourcés qu’en partie (la part obligatoire est fixée à 60% minimum d’ici 2025). Ils restent donc constitués en grande partie de pétrole et de substances chimiques. Et qui dit biosourcé ne veut pas dire biodégradable.

Les sacs “biodégradables”

Quand on pense “biodégradable”, on pense à un produit qui peut disparaître progressivement dans la nature sans laisser de trace. La réalité est toute autre : les sacs biodégradables disparaissent de notre vue car ils se dégradent et finissent en fragments mais la nature n’en a pas fini avec eux car ils vont s’enfouir dans la terre et contaminer les sols.

Les sacs ou leurs fragments peuvent également s’envoler, finir dans les cours d’eau et océans et ainsi polluer et blesser les espèces pendant des centaines d’années. Par ailleurs, aucun emballage ne se biodégrade dans l’eau car la biodégradabilité ne peut se réaliser qu’avec des micro-organismes terrestres. Le sac qui se retrouve donc dans les mers et océans restera donc entier, constituant durablement un danger pour les espèces animales et végétales.

Et le sac “compostable” ?

Le sac compostable a été développé dans l’idée qu’il pourrait se décomposer avec le processus de compostage. Mais ce sac compostable ne l’est que si le compostage se fait industriellement, c’est-à-dire à une température plus élevée que celle que vous pouvez atteindre avec les organismes de votre bac de jardin.

Si votre immeuble ou quartier ne possède pas de poubelle spéciale “compost” (ce qui est la majorité des cas à Paris), il faut donc raviser les ambitions de ce sac et le mettre dans la poubelle “tout venant” car il n’est pas… recyclable. Il ne fera donc jamais d’engrais même si les professionnels du plastique le prétendent.

Pour mettre un sac compostable dans son compost perso, il faut que le mention “compostable à la maison” soit indiquée sur le sac. Mais là encore, le sac ne disparaîtra jamais vraiment. Surfrider Europe a fait le test et le sac mis dans la terre avec épluchures et les vers de terre est toujours là bien des mois après.

Alors que faire ?

Tous ces nouveaux termes (compostable, biodégradable, recyclable) vantés par l’industrie du plastique sont de fausses bonnes idées car ils apportent de la confusion dans les esprits et génèrent des erreurs de tri qui compromettent le recyclage.

La meilleure solution est donc de se passer de ces sacs ou de se mettre au sac réutilisable en coton ou éco-conçu.

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